Je viens seulement d’apprendre, il y a quelques jours, le décès de Guy. Je tiens à adresser toutes mes condoléances à sa famille.
Les anciens, se souviendront peut-être encore de moi, je l’ai connu en 1976, je n’avais alors que 9 ans. Beau-fils de Claude Charmes. Nous habitions dans l’appartement, occupé par Madame Pierron, qui à l’époque, habitait sur l’Ile Weiler en face. Guy était encore professeur de technologie au Lycée Pasteur, la 403 familiale était sur le parking, à côté des 404 break de chez Tixit. La pelouse était une montagne de terre et le béton devant les garages n’y était pas. Les groupes de Rock commençaient à répéter dans les pièces à côté de la grande salle. La buvette « Chez Léa » (de mémoire) était à l’entrée du parking et on fabriquait des bateaux en fibres de verre dans l’atelier du C.I.N. Les vieux hangars à bateaux, la pyramide encore en travaux et surtout, surtout Bouzey. J’y ai passé pratiquement tous mes we et vacances scolaires jusqu’à 17 ans et plus tard en tant que T.U.C..
Pour lui rendre hommage et pour bien faire, il faudrait écrire un livre, en deux parties.
La première pour ses coups de gueule, ses colères, son caractère de cochon et ses sauts d’humeurs totalement impromptus. Sa maladive obsession du gâchis et son combat envers les fumeurs.
Mais, la deuxième partie, celle que je garde dans ma boite à souvenir, c’est celle d’un homme qui avait une force physique et un besoin permanent de partager ses connaissances. C’est lui, qui m’a le plus apprit. Il n’a jamais laissé quelqu’un sur la touche. Même si en contrepartie, il fallait acquiescer sa philosophie. Qui pourrait se résumer à « Dis-moi ce dont tu as besoin, je te dirais comment, t’en passer ».
Il aimait faire des blagues. J’ai moi aussi, à 9 ans, été chercher, quand il était sur un toit, l’échelle de Beaufort, le sceau à trou et la lime à épaissir. Par contre il n’aimait pas qu’on lui en fasse. Je me souviens du jour où il faisait le raccordement au gaz de la chaudière de l’Artimon, avec Edith, sa fille, on avait jeté un pétard dans les douches. Ca faisait au moins deux heures, qu’il n’avait pas gueulé, ça nous manquait !!!
Ses convictions politiques. L’affront, en 1981, quand ils ont osé au Heyritz, afficher sur le panneau publicitaire à l’entrée du pont de chemin de fer, l’affiche du candidat Giscard ! Je le vois encore monter sur la bute et balancer un grand bac d’huile de vidange sur le panneau.
Je vais arrêter là, car je pourrai en parler pendant des heures. Merci à lui pour m’avoir appris autant de choses en mécanique, bâtiment, électricité, plomberie, menuiserie, chauffage, carrelage (un jour, je me suis blessé au poignet en voulant couper un carreau. Il a refusé de me conduire à l’hôpital d’Epinal, suite à une très mauvaise expérience de Joël, et il m’a soigné avec des bandes trempées dans de l’eau de javel.)… Et aussi, grâce à lui j’ai pu pratiquer le Kayak (Champion d’Alsace de course en ligne) l’optimiste, le 420, la Caravelle, la planche à voile, l’escalade à Olima, la spéléologie à Bournois et Pourpevelle , …
Lors de notre dernière rencontre en 2013 au Pavillon Kuss, on s’était dit qu’on se reverra. Ici ou là-haut. Et encore une fois, c’est lui qui a décidé !!! Sacré Guitou !!!
Olivier BLOCHER
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